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Cameroun: le président Paul Biya de retour au pays après sept semaines d’absence et d’inquiétude

Trottoirs repeints, affiches « Bon retour, monsieur le président de la République » et militants du parti présidentiel sur le bord des routes : Yaoundé, la capitale du Cameroun, s'est préparée ce lundi 21 octobre à accueillir Paul Biya. Le chef de l'État, bientôt 92 ans et à la tête du Cameroun depuis 42 ans, était hors du pays depuis sept semaines, et son état de santé a suscité inquiétudes, fausses nouvelles et communication disparate de la part des autorités. Il a fait son retour en fin d'après-midi.

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Il est arrivé ce lundi à l’aéroport international de Yaoundé en fin d’après-midi, à 18h38, selon des images diffusées par la télévision d’État CCRTV. Après l’atterrissage de l’avion présidentiel, Paul Biya a été filmé, avec sa femme, saluant les dignitaires venus l’accueillir, alors qu’une foule en liesse l’attendait devant le bâtiment. Sur les images, on a pu voir le chef de l’État, costume bleu nuit et cravate noire, en train de discuter avec le secrétaire générale de la présidence, le ministre d’État Ferdinand Ngoh Ngoh. L’échange a duré quelques minutes avant que le président Biya ne s’engouffre dans la limousine qui l’a conduit au palais présidentiel, sans faire de déclaration ni à la foule, ni à la télévision.

Le cortège présidentiel a rapidement quitté l’aéroport pour se rendre au palais présidentiel, avec des militants massés tout au long de l’itinéraire pour l’acclamer, selon la CTRV qui a dédié une émission spéciale au retour du chef de l’Etat absent de la scène publique depuis son départ de Pékin début septembre.

« Aujourd’hui, le président est en chemin, cela va mettre fin aux spéculations », avait déclaré la présentatrice de la CRTV en lançant l’émission dédiée à ce « moment mémorable ».

« Même le combat de Ngannou, les gens ne regardaient pas comme ça », a commenté un badaud -en référence au célébrissime boxeur camerounais Francis Ngannou – dans un bar de la capitale, où une trentaine de personnes regardaient le direct.

Deux mois d’informations contradictoires et de flou

Le 2 septembre, le président quittait le Cameroun avec son épouse Chantal, direction la Chine et le quatrième sommet du Forum sur la Coopération sino-africaine, rappelle Amélie Tulet de RFI. Les photos et comptes-rendus de rencontres avec des chefs d’entreprises, diffusés le 7 septembre, étaient les dernières publications sous l’onglet « informations récentes » du site de la présidence camerounaise.

Les absences de Paul Biya à New York pour l’Assemblée générale des Nations unies fin septembre et au sommet de la Francophonie début octobre ont alimenté les interrogations sur sa forme physique. Aucune explication officielle n’a été donnée dans un premier temps, son équipe évoquant des « arbitrages dans l’agenda présidentiel ».

Mais le 8 octobre, une télévision basée aux États-Unis et pro indépendantistes anglophones annonçait la mort de Paul Biya. Dans la foulée, à Yaoundé, deux ministres fustigeaient « une allégation dénuée de tout fondement » et « ceux qui tentent de tromper l’opinion ». Le gouvernement, enfin, indiquait que « le chef de l’État s’est accordé un bref séjour privé en Europe », tandis que le cabinet civil de la présidence parlait de « l’excellent état de santé du chef de l’État », le situant à Genève en Suisse.

source; Abidjan.net/RFI/AFP