La Cour pénale internationale annonce fermer son bureau en Côte d’Ivoire en 2025

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) enquête depuis 2011 sur les violences commises lors des différentes crises dans le pays, en 2002 et en 2010. Ces enquêtes avaient abouti au procès de l’ex-président Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé. Tous les deux avaient été définitivement acquittés par la CPI en mars 2021. Jusque-là, le bureau de la CPI en Côte d’Ivoire a mené plusieurs activités de sensibilisation. En parallèle, le bureau du procureur continue ses enquêtes.

Cette décision découle d’arbitrages budgétaires. « En 2025, le Fonds au profit des victimes achèvera son programme d’assistance », qui a touché près de 8 000 personnes, indique la Cour, dans son projet de budget prévisionnel pour l’année prochaine. « Compte tenu de l’examen stratégique de certaines situations mené par le greffe […], l’appui opérationnel limité requis ne justifie plus qu’une présence soit maintenue sur le terrain à Abidjan », lit-on dans ce document. « Le greffe compte donc supprimer sa présence physique à Abidjan au milieu de l’année 2025 ».

« Si le bureau de la CPI estime qu’il a fini sa mission ici et qu’il doit fermer, nous ne pouvons que nous en réjouir », affirme le porte-parole du gouvernement Amadou Coulibaly, à l’issue d’un Conseil des ministres. « Cela montre bien que nos juridictions nationales marchent bien et ont pris la place ».

Le bureau du procureur poursuit ses enquêtes concernant les violences survenues lors des crises en 2002 et en 2010. Malgré cela, plusieurs associations de victimes sont perplexes. « Qui a bien pu tuer les 3 000 victimes de la crise de 2010 ? », s’interroge Drissa Bamba, le président du Mouvement ivoirien des droits de l’Homme.

« Si le bureau de la CPI estime qu’il a fini sa mission ici et qu’il doit fermer, nous ne pouvons que nous en réjouir. Cela montre bien que nos juridictions nationales marchent bien et ont pris la place », a déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement Amadou Coulibaly.

« Les enquêtes sont toujours en cours sur le deuxième volet, cette annonce de fermeture est dificile à comprendre. C’est un mauvais signal. Les victimes attendent que la CPI aille au bout de ses enquêtes », a déploré Willy Neth, président de la Ligue ivoirienne des droits de l’homme (Lidho).

RFI/AFP

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